Je ne connaissais pas la ville, dit-elle, mais l’image que je m’en étais faite est en tout point conforme à ce que je vois depuis deux jours. * Ils avaient bâti la ville dans une conque, contre l’océan infini, à l’inconnu de l’au-delà des crêtes. Il resta que leur ville devenait immense, bien plus grande…
Catégorie : Poésie
Cercle de cendres
La romulée fugace une étoile terrienne. Elle anticipe la grande marche. Avec la taille, dans les oliviers, le temps choit lourdement, ou flotte dans l’air. Quelque chose se défait, dans le corps. L’œil, ébloui ou non, oublie. Le pied chancelle au barreau ou ferme, la main : tout le bras dedans. La danse, dans la…
« Il est partagé en deux »
Il est partagé en deux le garçon sans doute un éclat de la guerre de l’enfance. Si bien qu’il n’accomplit rien le garçon. Quelque chose en lui, du volontaire A été brisé, tel. Et c’est ainsi qu’il n’écrit que des demi-poèmes. Sa demi-vie.
Heidegger à la plage 6
Une suite de textes (à ne pas confondre avec Martin à la mer) sur le philosophe en vacance 1–2–3–4–5–6–7–8–9–10–11–12 La mer déchaînée vient battre contre le vent. La mer déchaînée se déchirer avec fureur sur les rochers. Combien de molécules viennent-elles ainsi continuellement s’arracher et combien retournent-elles, assommées, vers le frénétique tourbillon ? En…
En songeant à un livre de poésie
à M. Les personnes rares ont des envies rares des satisfactions rares. Les jours quotidiens pour eux ne sont pas une affre ne sont pas plus durs seulement sont-ils plus longs. Ils n’en sont pas moins les moins pleins de surprises de joie de soulagement. Les jours négoces restent les jours négoces et les…
Olives
Quand la caisse grossie verse dans le petit chemin roulant partent les olives vers leur destin métamorphose. Le vieil homme à carreaux récupère ses deux bras d’or verdâtre. Au soir la cheminée crépite quand s’accumulent les nuages Pour nous c’est fait, les arbres à terre préparent leur confinement.
Heidegger à la plage 11
Une suite de textes (à ne pas confondre avec Martin à la mer) sur le philosophe en vacance 1–2–3–4–5–6–7–8–9–10–11–12 Le lendemain de la soirée chez le podestat, la poisse : la gueule de bois. Le philosophe a pensé que se baigner dans l’eau fraîche (sinon pire) produirait une espèce de choc sanguin qui le…
Heidegger à la plage 9
Une suite de textes (à ne pas confondre avec Martin à la mer) sur le philosophe en vacance 1–2–3–4–5–6–7–8–9–10–11–12 Vendredi, la guigne : les méduses. Subitement elles arrivent, subitement elles sont là. Rien à faire, nager parmi elle relève punition, torture. Fragiles et délicates somptueuses, de soie et d’éclisses elles rendent à elle-même la…
La forme de l’eau [Heidegger à la plage 8]
Une suite de textes (à ne pas confondre avec Martin à la mer) sur le philosophe en vacance 1–2–3–4–5–6–7–8–9–10–11–12 1. On ne sait plus comment il a réussi à grimper sur cette dalle noire, inclinée et coupante de schiste, toujours est-il qu’elle offre un panorama comme qui dirait imprenable. Prenable ou non, la vasque…
« Dis-moi à quoi ça sert »
Dis-moi à quoi ça sert de sauver la guêpe, qui se noie dans la mer de ramasser les mégots d’écrire un poème. De charger un disque de post-punk de gratter le bâton de mystique de ramasser les olives de crever des vésicules de remuer le silence du basilic. De ne pas vieillir.