Incipit. La forêt paraît plus grande…

… et plus haute lorsque la nuit arrive.

Les troncs dessinent des formes qui paraissent tantôt inquiétantes, tantôt intrigantes. Les grands rochers qui tout à l’heure encore semblaient jaillir du sol, opaques et clairs, sont à présent comme lourdement pelotonnés à terre, comme des masses plus noires encore, des carcasses poisseuses. Le sol lui-même, depuis que la lumière s’enfuyait à vue d’œil, le sol semblait plus épais, plus spongieux, plus boueux, et les pieds fatiguaient à s’y mouvoir.

Un jeune homme, un enfant peut-être, une forme plus claire dans la nuit, traverse tant bien que mal la forêt devenue hostile. Sa démarche est lente, mais nerveuse à la fois. C’est comme s’il fuyait quelque chose ; ou bien comme s’il savait déjà qu’il allait retrouver quelque chose, et que cela le contrariait.

Quelque chose… ou quelqu’un !

 

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