Où l’on apprend que… § Je n’ai jamais plus habité en un lieu comme je le faisais enfant. Aujourd’hui, je laisse passer le lieu devant, je le laisse m’entourer, mais je ne l’habite plus. Je n’ai plus ce désir de recoins, cette manie d’installer des objets comme on dessine des frontières sur une carte ou…
Étiquette : maison
Suffit sa peine 32
Où l’on apprend que… § Vous savez je ne sais pas. Il se couche après minuit régulièrement. Des fois ils se lève très tôt (il a une sonnerie de réveil abrutissante, horrible, terrifiante, à réveiller les morts). Parfois il écoute de la musique bizarre, antique, païenne, sauvage, africaine, très fort ; mais plutôt en journée,…
Revenir
Revenir et laisser encore flotter l’air du va-et-vient. Ne rien faire, ne rien déballer. Laisser traîner négligemment la valise dans le salon, ne pas faire sa lessive, ne pas sortir sa trousse de toilette. Revenir, mais laisser le temps de revenir. Revenir, mais ne pas tout de suite rentrer. Revenir mais ne pas s’arrêter encore….
Ceci est un rêve
Une balle posée sur la table roulait Essai satisfaisant à plusieurs reprises Nous étions dans l’expectative C’est un rêve Tous attendent Puis soudain il faut se rendre à l’évidence L’immeuble s’échoue Nous n’avons pas le mal de mer Et nous ne paniquons pas Tout le navire sombre Puis tout s’arrête C’est un rêve Puis tout…
Nœuds 1
Je suis venu pour te voir. Mais j’ai changé d’avis. Je ne viendrai pas. Cette intention s’est éteinte. En effet, je me demande : je ne te connais pas ; pourquoi te déranger ? Je ne peux même pas regretter que tu nous ai quittés : puisque tu n’étais jamais vraiment là. Et qu’est-ce que…
Fait divers
Une rue qui est vide. Là-dessus, un banc, qui est vide aussi. A côté du banc, une porte fenêtre, ancienne, bois décati, verre poli ondulant la lumière ; guise de napperon à la fenêtre, mauvaise broderie. Noire, cause mouches. Dedans : une radio, ténue, fil grésillant, égrène des résultats de courses, lévriers, cheval, coureur cycliste,…
Soubresaut
Appartement aux huisseries nobles, aux boiseries finement ouvragées, marqueteries en plein chaos des frontières bigarrées. Ce qu’il s’y passe : mon apparente placidité mon indifférence même, contient l’insurrection qui monte. Un soulèvement. Un haut-le-cœur. Je dégobille le secret non loin d’une cabane du marché Vernaison.