Avec Lo Sbarco, un groupe d’Italiens émigrés à Barcelone, proteste contre ce qu’il se produit actuellement en Italie.
Un bateau affrété pour l’occasion débarque à GEnova le 26 juin 2010, avec à son bord, de dangereux terroristes comme Antonio Tabucchi, Erri de Lucca, les frères Taviani, Beppe Grillo, Dario Fo, Paolo Fresu, et, de plus loin, Josè Saramago.
Tout un programme disponible sur leur site, où l’on trouve, également le manifeste de La nave dei diritti, que je reproduis ci-dessous…
Et vogue le navire…
Nous sommes un groupe d’Italien(ne)s résidant à Barcelone.
Avec des amis (pas que des Italiens) nous assistons sérieusement préoccupés à ce qui se produit en Italie. Certes, la crise existe ici aussi, mais la sensation est que la situation dans notre Pays soit particulière, surtout du côté culturel, éthique, relationnel.
Le racisme croît, tout comme l’arrogance, la prépotence, la répression, la malfaisance, le machisme, la culture mafieuse diffuse, l’absence de réponses au monde du travail, à chaque jour plus subordonné et plus précaire. Les mérites et les qualités des personnes, surtout de jeunes, ne sont pas valorisés. La culture de la faveur, du désintérêt pour le bien commun, de la course à l’argent, du privé, gagne du terrain.
En Espagne, au cours des derniers mois, plusieurs articles de presse ont raconté ce qui se passe en Italie, parfois sur un ton de scandale, plus souvent sur des tons perplexes, préoccupés, déconcertés. On a parlé des campements Rom brûlés, des mesures de fermeture vis-à-vis des immigrés, des agressions, de l’augmentation des groupes néo-fascistes, des rondes, de l’armée dans la rue, de la fermeture des espaces de liberté et démocratie, des lois ad personam.
Depuis l’étranger, nous avons l’avantage de ne pas être bombardés à chaque jour par une information (??) vulgaire et martelante, par des logiques de communications véritablement malsaines.
Et donc, quoi faire ? Tout d’abord, mieux comprendre, échanger nos idées, ensuite, essayer de réagir. Nous sommes persuadés qu’il y a de milliers d’expériences de résistance, de sauvegarde du territoire, de défense des droits, de la santé, des services publics de qualité ; et que ces initiatives doivent être soutenues.
A l’issue d’un parcours de réflexion à peine entamé, nous voulons donc organiser un navire qui partira de Barcelone et arrivera à Civitavecchia (ou Gênes). Ca sera le navire des droits, qui rappellera notre Constitution est son origine, laïque et plurielle, la centralité de la liberté et de la démocratie vraie, participée, transparente : des lieux de travail aux écoles, aux quartiers, aux services, au territoire. Il rappellera que la planète que nous habitons est une seule, que notre mer est celle de tous les peuples. Que chacun a le droit à l’existence, à la mobilité, au voyage, à la migration, tout comme chacun a le droit à ce que sa terre ne soit pas exploitée et pillée. Il rappellera que les mensonges immobilisent, alors que la vérité est révolutionnaire.
Il rappellera que culture et arts sont les sommets les plus élevés du genre humain, sont source de joie et de plaisir pour ceux qui les produisent et ceux qui en bénéficient, qu’elles ne sont pas faites pour le marché.
Il rappellera qu’exister peut vouloir dire résister, défendre sa propre dignité et celle d’autrui, conserver la lucidité, le sens critique, et la capacité de jugement.
Créons des ponts, pas de murs.
C’est un cri d’aide et solidarité, qui dans nos vœux réunira ceux qui assistent depuis l’extérieur à un processus de ‘barbarisation’ dangereux à ceux qui résistent déjà et qui ne doivent pas être laissé(s) seul(e)s.
Nous ne sommes pas un parti, nous ne sommes pas une fondation, nous ne hissons pas de drapeau et surtout pas de drapeau blanc. Nous sommes plutôt un mouvement de citoyens et citoyennes qui ne jouissent pas de financement.
Vous pouvez nous contacter dès maintenant à l’adresse mail suivante : contatto@losbarco.org